Parce que ce site est comme Berlin, un véritable bordel artistique !

Une journée en radeau et vélo à Potsdam – découvrir la route du Mur et faire trempette

radeau-potsdam

Radeaux Huckleberry ‘s sur la Tiefer See à Potsdam – Photo : C.

Qui a osé dire qu’il n’y avait rien à faire à Potsdam à part la visite du château Sans-Soucis et les Studios de Babelsberg ? Pour profiter un peu de l’été indien, voici une journée top à faire un peu en dehors de Berlin vers Potsdam et Wannsee. N’oubliez pas vos pique-niques et vélos (ainsi qu’un titre de transport valable pour le deux-roue) !

Faire Indiana Jones en radeau sur la Tiefer See

Pour vivre une petite aventure sur un radeau à moteur tout équipé à Potsdam et prendre un grand bol d’air frais, Huckleberry ‘s propose des tours de trois heures, pour toute la journée ou toute la nuit (pour ceux qui ont quelques chose à fêter). Chaque radeau peut transporter un maximum de 8 personnes. Au début, vous obtiendrez des indications précises sur le fonctionnement du radeau ainsi qu’une carte explicative et devrez signer un papier. Un minimum de connaissances en allemand sera donc requis. Ensuite, libre à vous de voguer par monts et par vaux et de jeter l’ancre comme un vrai marin d’eau douce pour profiter d’un petit pique-nique ou d’une petite bière, se poser dans les petits fauteuils en bois pour se dorer la pilule en maillot de bain et piquer une petite tête. Relax max !

Huckleberry 's
Schiffbauergasse 9
14467 Potsdam
Le site Web – Réserver bien à l'avance
Prix : 70 euros pour 3 heures

Enfourcher son vélo et suivre la route du mur pour replonger dans l’Histoire

mauerweg - route du mur

The Berliner Mauerweg par Brian Hawkins via Flickr – CC BY 2.0 Certains Droits Réservés

Hop hop, enfourcher son en vélo pour partir sur les traces de l’ancien Mur de Berlin, c’est übercool ! En Allemagne, le “Mauerweg” ou chemin du Mur entourait autrefois Berlin Ouest, aujourd’hui cette route de plus de 150 km est simple à suivre puisque bien indiquée avec des panneaux. Le Mauerweg vous emmène sur de très jolis chemins bucoliques : dans les bois, dans les parcs, à travers champs ainsi qu’aux bords des lacs ainsi et pleine ville, le long de la East Side Gallery par exemple. Nous n’en n’avons fait qu’une toute petite partie, de Potsdam jusqu’ à Wannsee. Arrivé sur la plage de Wannsee, vous pouvez buller un instant à la plage puis à repartir en SBahn vers Berlin ou continuer votre épopée sur la route du mur. En cliquant ici, vous retrouverez le parcours entier à faire en vélo.

Tour du monde littéraire 1# Allemagne – Une femme à Berlin (Anonyme)

Une femme à Berlin: Journal 20 avril-22 juin 1945  Mon premier bouquin de la série „Tour du monde littéraire“ débute avec l’Allemagne à laquelle je suis tant attachée et plus précisément Berlin. J’ai choisi de lire un témoignage d’époque sur l’après-guerre après la capitulation de l’Allemagne, qui se déroule entre avril 1945 et juin 1945. Le roman a été publié après la mort de l’auteur et de manière anonyme (à sa demande), peut-être parce que le sujet des viols perpétrés après la guerre fait éclater au grand jour un tabou de l’histoire allemande dont aucun livre d’histoire ne fait cas.

L’auteur décrit le quotidien d’une femme à Berlin à la fin de la guerre : les communautés de femmes se réunissent dans les caves pendant les bombardements à Berlin à la fin de la guerre, ville désertée par les hommes à l’exception des vieillards, des jeunes garçons et de quelques maris. Puis, elle conte l’arrivée des soldats russes, surnommés les „Ivan“ dans le livre. Les viols atroces se succèdent (les soldats étant la plupart du temps sous l’empire de l’alcool) et en deviennent effroyablement banals, les jeunes filles sont cachées dans les souspentes des maisons et les plus fortes touvent des solutions ingénieuses pour éviter les viols collectifs : l’une d’entre elle se maquille en vieille dame, une autre s’habille et se comporte en garçon, l’auteur elle même, comme beaucoup d’autres, trouve un officier russe, un gradé, qui soit assez fort pour la protéger des autres hommes en échange de quoi, elle reçoit un peu de nourriture pour survivre à la famine. Elle le dit elle même : elle n’est plus qu’un corps qu’elle échange contre un peu de nourriture (p. 183). La question du viol devient alors récurrente et revient dans les conversations du quotidien : „Et toi ? Combien de fois ?“

L’auteur est quelqu’un de très cultivé qui a beaucoup voyagé. C’est grâce ses connaissances de russe qu’elle arrive à établir un lien particulier avec les soldats qui viennent régulièrement passer des soirées arrosées chez elle et sa colocataire, „la veuve“. Elle évoque les ruines, le rationnement, le travail à la chaîne dans les usines, les Trümmerfrauen (ces femmes des décombres qui reconstruisent la ville). La journaliste esquisse d’une plume acérée des portraits criants de réalisme et raconte des anecdotes des plus cocasses.

À aucun moment, l’auteur ne se pose en victime : elle décrit avec une certaine froideur les événements et l’atmosphère de Berlin. Malgré l’atrocité des viols et des conditions de vie déplorables, on retrouve dans la lecture une pointe d’humour noir et sarcastique, le tout dans un style soigné, qui dénote une grande culture et ouverture d’esprit. Par ailleurs, ce témoignage nous permet de comprendre la société berlinoise d’aujourd’hui concernant les relations hommes-femmes dans une société de femmes fortes et indépendantes dans laquelle l’homme semble plutôt effacé (sans pour autant rentrer dans les clichés). Après lecture du bouquin, on a peine à comparer l’athmosphère du Berlin d’aujourd’hui avec celui d’il y a à peine 25 ans, bien que de nombreux vestiges du passé soient toujours visibles. Le livre a été traduit en français par Françoise Wuilmart.

Pour en savoir plus sur le sujet, mes lectrices Francoise et Hélène conseillent également le film “Allemagne année 0” de Roberto Rossellini ainsi que le roman “Cet instant là” de Douglas Kennedy. Le mois prochain, rendez-vous en Pologne avec Polocoktail Party de Dorota Maslowska !!

Portrait – Pierre Joël, photographe de nu artistique et érotique

Pierre Joël photographe berlin

Pierre Joël et Connard le squelette – Salondetheberlinois.com

J’avais très peur de la mort jusqu’à mes 20 ans, c’était quelque chose qui m’effrayait vraiment. Maintenant, je vis avec un squelette et il dort dans ma chambre, devant mon lit.

Cette semaine, je vous plonge dans l’univers fantasque et fantasmagorique du photographe Pierre Joël, un artiste aux multiples facettes. De l’objectif de son appareil photos naissent des images fascinantes où des corps féminins nus se meuvent dans une beauté esthétique troublante et ambiguë. Sur le pas de sa porte, je découvre un petit atelier très lumineux rempli de miroirs, d’accessoires, de costumes, de dentelles et de masques colorés. Ici, tout est fait de récup’. Je m’assois alors sur un canapé rouge, à côté d’une chaise de gynéco aux lames tranchantes, non loin de „Connard“ le squelette qui me sourit de toute ses dents. Pierre Joël m’accueille avec chaleur, il me sert un verre d’eau, allume une clope et l’interview peut commencer.

Pierre Joël aux mains d’argent

Le Strasbourgeois Pierre Joël est issu d’une famille qui a le voyage dans le sang et il passe 6 ans de son enfance à Madagascar. Ensuite, il poursuit sa scolarité à Strasbourg jusqu’en seconde. S’il a déjà une sensibilité prononcée pour l’art et notamment le cinéma, ses parents le voient d’un autre œil et préfèrent qu’il apprenne un “vrai” métier. La fine mécanique horlogère lui semble alors une bonne alternative car elle se rapproche de son intérêt premier pour les automates, les boîtes à musique, les orgues de barbarie et même la robotique. Ses études en horlogerie lui permettent, en outre, de devenir ambidextre, minutieux et précis, des qualités qui lui servent encore aujourd’hui dans la photo mais aussi dans la décoration de pièces de théâtre. Il enchaîne alors les petits boulots : horloger, machiniste pour une production de cinéma, décorateur dans les théâtres, intermittent du spectacle, auteur réalisateur, journaliste, photographe ou encore régisseur.

femme portrait pierre joel photographe berlin

Photo : Pierre Joël

En 1989, des potes lui proposent d’aller à Berlin pour assister à un événement majeur de l’Histoire : la chute du mur. S’il n’a pas pu s’y rendre, la ville est restée à partir de là gravée dans sa mémoire. Touche à tout et avec 1 000 projets en tête, il finit bien plus tard par s’installer à Berlin où il obtient un job de technicien pour le Berliner Festspiele. Perfectionniste, il démontre alors une grande dextérité et imagination quant à la décoration de scène. C’est aujourd’hui encore son job principal qu’il partage avec sa passion pour la photo de nu artistique.

Sa spécificité ? Aucune photo n’est retouchée via ordinateur, les effets sont réalisés grâce à des accessoires divers et variés. Il joue avec la transparence, les reflets, la lumière et les paillettes : miroirs déformants, verre brisé, voiles transparents, poudre d’or, lampes spéciales, tubes de verre, et tout ce qu’il trouve dans la rue. Les nombreux accessoires et notamment Bruno la pieuvre, mondialement célèbre et que vous apprendrez à mieux connaître au fil de cette interview, font régulièrement leur apparition sur les photos.

Pierre Joel

Pierre Joël – photo : Agnes Fox

L’interview

Quand as-tu commencé à faire de la photo ?

Mon père est un grand fan de photo et quand on était à Madagascar, il faisait tous les développements à la maison. Les soirs où on faisait les tirages, je restais à côté de lui, je regardais comment ça se passait et ça m’intéressait déjà. Quand j’avais 15 ans, j’ai commencé à emprunter son appareil (ndlr : un très bon Nikon) et à faire pas mal de photos souvenir, des photoreportages et des portraits. Ensuite au lycée, j’étais responsable du photoclub.

Avec quel appareil travailles-tu ?

Je continue à travailler avec Nikon : là, je viens d’acheter le premier Nikon Full Frame. Je prends généralement des appareils assez simples. Je n’ai rien en automatique car je suis obligé d’être en manuel pour les photos que je prends.

Pourquoi le nu ?

J’ai commencé le nu il y a à peu près 20 ans. C’était par hasard, j’avais commencé avec des copines. J’avais une manière de montrer les nus totalement différemment de ce qu’on a l’habitude de voir, si bien que plusieurs personnes m’ont dit : “ah, attends, t’arrête pas, c’est vachement intéressant !” Puis j’ai fait des essais et j’ai commencé à avoir des expositions. Les gens s’intéressaient à mon travail. C’est une passion que j’exerce à côté de mon métier, puisqu’il faut bien vivre de quelque chose. Mais j’ai l’espoir que mes projets dans la photo se développent de plus en plus et que je puisse en vivre un jour.

femmes en or pierre joel photographe berlin

Photo : Pierre Joël

La plupart de tes modèles sont des femmes et certaines photos sont très explicites. Comment perçois-tu le corps féminin ?

Le corps de la femme et sa sexualité m’ont toujours attiré et intrigué. C’est peut être lié à des tabous de mon enfance et à des tabous de la société. Des amis m’ont dit que quand on représentait le sexe de la femme dans la peinture, c’était de l’art, alors que dans la photo, c’était tout de suite connoté porno. Je n’étais pas tout à fait d’accord et c’est là que je me suis dit qu’on pouvait aussi le montrer en photo, sans que ce soit vulgaire. J’ai découvert que ce genre d’art était très populaire dans les pays d’Asie. En Inde par exemple, le Yoni qui représente le sexe de la femme est sacré. Il est représenté partout, même dans les temples. Pour moi, le sexe de la femme est un temple sacré, je le trouve tellement beau. Il reste l’origine du monde.

Comment réagissent les femmes qui voient ton travail ? C’est un peu troublant et inhabituel, non ?
Ce n’est jamais vulgaire, même si quelque fois, c’est très explicite. Il y a des femmes qui trouvent mon travail très fascinant et d’autres très perturbant, tout dépend du rapport qu’on a à son corps, de l’éducation, du milieu dans lequel on a grandi. Ça m’arrive de voir une fille dans la rue et de me dire : “tiens, elle serait pas mal en photo, je vais lui parler.” C’est ainsi que deux filles que j’avais croisées dans le métro sont venues à mon atelier. Quand elles voient mon travail et ma renommée, ça les rassure. Bien sûr, tout est une question de respect mutuel entre le photographe et le modèle.

femmes en or pierre joel

Photo : Pierre Joël

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Fallen – le premier Single de Cook Strummer

Cook Strummer

Souvenez-vous, il y a un an, j’avais interviewé un tout jeune artiste belge qui se produisait sur les scènes berlinoises : Cook Strummer. Depuis, il a parcouru beaucoup de chemin et rêve de plus en plus d’une carrière dans la musique. Lundi prochain, 18h00, sortira d’ailleurs son tout premier clip vidéo sur son site : Fallen (de l’album The Fall). Avec sa voix planante teintée de mélancolie qui donne des frissons, Cook Strummer nous replonge dans son univers onirique, un brin torturé et fantasque.  On attend ce premier clip produit par le cinéaste Constantin Didisheim avec impatience !

En ce qui concerne le single, il s’agit d’un rafraichissant mélange de boîtes à rythmes combinées à des nappes de guitares et ponctuées de synthétiseurs. Les sons rappellent la TripHop des années 90, comme Massive Attack, avec des touches de Post-Dubstep à la James Blake; le tout fortement influencé par la scène électronique berlinoise. L’univers créé autour de l’artiste Belge Maxime Donnet alias Cook Strummer, basé à Berlin depuis maintenant trois ans, est symboliquement lié aux rêves étranges, où symboles mystiques et archétypes modernes se rencontrent et emportent avec eux la logique et le réel. Des visuels forts, des codes contournés, oniriques, étranges et brumeux filmés à la lumière froide des néons.

Sans plus attendre et en exclu’, voici quelques photos en attendant le clip !

Cook Strummer

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