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PORTRAIT – Elodie, auteur de l’Autre Guide de Berlin

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Logo réalisé par Catherine Simoneau Pestel

Prénom : Elodie
Age : 29 ans
Nationalité : Française
Job : Blogueur/auteur/guide/fixeur
Site Web : Good Morning Berlin

★★★★★

Après avoir sorti un e-book sur le quartier de Mitte hors des sentiers battus, Elodie revient avec la publication d’un guide berlinois très alternatif. Véritable passionnée, elle propose aux expat’ et voyageurs francophones divers itinéraires dans 11 quartiers de Berlin. Elle nous fait ainsi de découvrir les multiples facettes d’un Berlin underground, festif, culturel, historique et multiculturel.
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“Je parcours la capitale, à l’affût de lieux secrets, d’histoires oubliées, de bonnes adresses”

1 # Tu viens tout juste de sortir un guide très actuel sur Berlin où tu nous livres des itinéraires qui sortent des sentiers battus : L’autre Guide. Peux-tu nous en parler ?

Depuis que j’ai commencé mon blog sur Berlin il y a 4 ans, je parcours la capitale, à l’affût de lieux secrets, d’histoires oubliées, de bonnes adresses… En mars 2013, j’avais créé une promenade dans Mitte qui passait par des lieux un peu cachés, loin des attractions touristiques du quartier. Je l’avais vendu sous format de livre électronique car le format papier me semblait totalement inaccessible. Parmi les acheteurs de cet e-book il y a eu Marianne, éditrice de la maison d’édition La Ville Brûle. Passionnée de Berlin qu’elle connaît depuis longtemps et où elle se rend tous les ans, elle a aimé ce concept d’itinéraire guidé et m’a proposé de faire un livre de promenades telles que celle que j’avais faite pour Mitte. Le projet a donc débuté en mai 2013 et a duré environ un an, jusqu’à la sortie du livre le 7 mai. J’ai donc parcouru pendant des mois Berlin de long en large, découvert une multitude de quartiers, d’ambiances, de rues, d’histoires, de cafés, de boutiques… J’ai eu l’impression de voyager dans ma propre ville.

2 # L’itinéraire que tu as pris le plus de plaisir à réaliser :
Difficile à dire car chaque itinéraire a été à la fois difficile et passionnant à réaliser. Je dirai que celui pour lequel j’ai eu le plus de satisfaction, c’est celui de Charlottenburg car il s’agit d’un quartier que je connaissais très mal et j’appréhendais de m’y atteler. C’est un itinéraire qui m’a demandé beaucoup de travail mais qui m’a permis de faire énormément de découvertes. J’ai pour cela été aidée par une Française qui y avait vécu à l’époque du mur et qui m’a raconté sa vie à Berlin Ouest.

3 # Cinq mots ou expressions qui décrivent Berlin :

  • Party ! (la fête)
  • Club Mate (la boisson des Hipsters !)
  • Späti (petits magasins turcs ouverts 7j/7)
  • Multikulti (muticulturel)
  • Viel Spass (beaucoup de divertissement)
Bière et Street Art

@ Bière et Street Art – Good Morning Berlin

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Exposition “Farbe für die Republik” au Deutsches Historisches Museum

Farbe für die Republik

Farbe für die Republik – @Deutsches Historisches Museum

Une jeune fille, le sourire aux lèvres est au volant d’un tracteur. La photo est prise en contre plongée. Les couleurs primaires contrastent entre elles : le rouge du tracteur, du fichu et de la chemise ressort sur le bleu du ciel. La jeune fille, avenante, est le symbole de toute une jeunesse soviétique en ancienne Allemagne de l’Est, telle qu’elle était représentée sur les photos de l’époque.

L’exposition „Farbe für die Republik“ signifie en francais : „Des couleurs pour la République“. Elle traite du photojournalisme en couleur dans l’ex-RDA et notamment des deux photographes Martin Schmidt (toujours en vie) et Kurt Schwarzer. La plupart de ces photos en couleurs a été ensuite publiée dans des journaux tels que le magazine féminin de l’Est „Für Dich“ (Pour Toi), où la femme est au centre des attentions, mais elles ont aussi été vendues à des journaux étrangers.

Une critique du photojournalisme

On y voit beaucoup de mises en situation de personnes, l’air heureux, travaillant dans les champs à la campagne ou dans les usines en ville. Les photos, clairement mises en scène par les photographes, renvoient une image positive et optimiste de l’ex RDA. Elles sont l’expression d’un système soviétique moderne tourné vers l’avenir. La question que l’on peut se poser à l’issue de l’exposition est la suivante : Ces photos, sont-elles le reflet d’une réalité ou ont-elles uniquement servi à la propagande ? Cette exposition ouvre donc au débat et émet également une critique plus générale du photojournalisme : Celui-ci-ci peut-être objectif ou tend-il à transformer la réalité ?

Je vous conseille la visite guidée qui dure 60 minutes (en allemand) : la guide est une passionnée et elle nous raconte ses propres interprétations avec enthousiasme. Elle pense par exemple que le fichu rouge présent sur la photo ci-dessus, est un accessoire apporté par le photographe par souci d’esthétisme. Celui-ci est d’ailleurs présent sur plusieurs photos différentes. La guide nous raconte aussi des anecdotes insolites : Lors d’une visite, une femme a reconnu son mari sur l’une des photos.

Vous pourrez profiter de l’expo jusque fin août 2014, ainsi que de la visite guidée en allemand tous les samedis à 14h.

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URBEX – L’hôpital abandonné de Neukölln et ses enfants fantômes

La nurserie dans l'hôpital abandonné de Neukölln

@ Salondetheberlinois.com

Lors de ce week-end froid, nous avons accueilli un pote photographe chez nous. Il connaissait déjà le circuit touristique de Berlin et voulait un peu sortir des sentiers battus. Nous avons donc longé l’immense parc Tempelhof et avons fini par la visite de l’hôpital abandonné de Neukölln, autrefois spécialisé dans la puériculture et la gynécologie, véritable « usine à bébés ».

« Der erste Schrei oder wie man in Neukölln zur Welt kommt »

(Le premier cri ou comment l’on vient au monde à Neukölln)

L’hôpital pour enfants de Neukölln a une histoire bien particulière, notamment à travers les deux grande guerres.  Erigé par l’empereur de Prusse Wilhelm II pendant la Première Guerre mondiale, son premier directeur était un certain Sigfrid Hammerschlag. Celui-ci était juif et a dû quitter sa fonction lors de la Seconde Guerre mondiale pour laisser la place au professeur Bennow Ottow, membre du NSDAP et propagateur de l’idéologie nazie auprès des sages-femmes, des mères mais aussi des bébés, enrôlés dès leur naissance. Cette citation fait d’ailleurs froid dans le dos :

“Breithüftige, kerngesunde, frohe Mütter, die ihre Kinder mit eigener Muttermilch stark machen und zu kräftigen Jünglingen und Jungfrauen ausbilden, die braucht unser Vaterland, das gegen die rings drohenden Feinde noch lange kampfgerüstet sein muss, um sich zu erhalten in dem notwendigen Daseinskampf.” (sources : Studienrat Hermann Raydt, zit. nach Henrik Stahr: Rettet die Deutschen, Säuglingssterblichkeit und Säuglingsfürsorge in Neukölln 1907-1917; in: Der erste Schrei, Bezirkamt Neukölln, Berlin 2000, S.7)

Traduction : Des mères heureuses en bonne santé et aux hanches larges qui nourrissent leurs enfants au lait maternel, pour les rendre plus résistants et les éduquer de manière à ce qu’ils deviennent des jeunes gens forts, dont la patrie aura besoin et qui  devront être préparés à la menace de l’ennemi afin de se conserver lors de la lutte pour l’existence.

Ensuite détruit par les bombes, le bâtiment a été reconstruit et agrandi puis a finalement été abandonné en 2005, au profit d’un autre établissement plus moderne. Ce sont plus de 3000 bébés par an de bébés qui ont vu le jour dans cette maternité, autrefois très prisée.

L'hôpital anbandonné de Neukölln

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URBEX – Exploration de l’hôpital abandonné de Beelitz, à Berlin

Hôtpital abandonné Beelitz

@Salondetheberlinois.com

Si Berlin est une ville très intéressante pour sa culture et sa scène artistique, elle l’est également pour ses bâtiments abandonnés, vestiges du passé et résidences fantômes en ruine qui attirent des explorateurs urbains pour ce que l’on appelle plus communément l’urbex. Beelitz est l’un des bâtiments abandonné de Berlin les plus connus : il plaît notamment aux photographes et architectes,  mais aussi aux curieux en quête d’adrénaline. A l’origine, il s’agit d’un ancien hôpital composé de plus de 60 bâtiments répartis sur plus de 200 hectares érigé au début du XXème siècle. C’est alors l’un des plus grands complexes hospitaliers du coin. Lors de la première et de la Seconde Guerre mondiale, il sert d’hôpital militaire qui accueille les soldats blessés. En 2001, l’hôpital fait faillite et est laissé à l’abandon. Ce lieu irréel a d’ailleurs servi de lieu de tournage au film dramatique et tragique sur la seconde Guerre Mondiale de Roman Polanski (que vous connaissez très certainement), « Le Pianiste ».

hopital abandonné Beelitz

@Salondetheberlinois.com

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