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Le salaire minimum pour les stagiaires à Berlin – un mythe qui devient réalité ?

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CC-BY – Berlin Summer Time par Alice Popkorn, via Flickr

A partir de janvier 2015, une nouvelle loi allemande rentrera en vigueur : celle-ci stipule noir sur blanc qu’un stagiaire pourra bénéficier d’un revenu minimum qui s’élévera à 8,50 euros brut de l’heure, ce qui ferait une moyenne de 1 390 euros brut par mois (en enlevant les charges : une moyenne de 900 – 1000 euros par mois). Entre ceux qui accumulent les stages sans embauche au bout et ceux qui vivent dans la précarité car ils ne perçoivent aucun salaire, c’est plutôt une bonne bonne nouvelle !

J’ai été stagiaire pendant 6 mois à mes débuts à Berlin et je percevais 420 euros à tout casser. J’entends encore la voix cynique de mon professeur à la sortie de ma soutenance de Master : „Mais vous savez, vous ne pouvez pas faire de stage toute votre vie, il va vous falloir trouver un VRAI boulot“. (Merci pour le conseil hyper motivant, Monsieur, comme si je ne le savais pas…). J’avançais alors cahin caha dans la vie professionnelle, je faisais mes 40 heures et mes heures sup’ pas payée tout en réalisant le travail d’un employé. Normal. Encore qu’à Berlin en 2011, les loyers n’étaient pas chers (environ 250 euros contre 400 aujourd’hui) et la vie était belle, je n’en garde pas un si mauvais souvenir.

Du willst kein Geld verdienen, mein Kind ? Du musst nach nach Berlin !

(Tu ne veux pas gagner ta vie ? Viens à Berlin mon enfant ! Sources : Michael Nast)

A Berlin, et notamment au sein des start-up et de toutes ces jeunes entreprises qui se développent dans la bien nommée „Silicon Allee“, la place du stagiaire est aussi importante que celle d’un employé, certains auraient même des posts à responsabilité. Or la fonction première d’un stage n’est elle pas justement l’apprentissage ? Il est d’ailleurs flagrant de voir la proportion de stagiaires au sein d’une boite peut facilement dépasser les 50 %. Sans eux, les entreprises ne seraient pas grand chose. Une chose est sûre : à Berlin, il y a des stages à la pelle, dans tout et dans n’importe quoi. La palme d’or revient notamment aux secteurs du web.

J’ai un peu pesé les pours et les contres de cette nouvelle loi. Bien sûr, il y a de quoi se réjouir et il s’agit d’une excellente initiative pour faire évoluer les conditions de travail. En soi, je trouve l’idée excellente et progessiste, mais il ne faut pas en omettre les effets secondaires. Les boites et start-up basées sur le profit trouveront toujours des failles pour ne pas avoir à payer le stagiaire au salaire minimum, c’est une quasi évidence.

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Le profil type du startupeur berlinois ou le syndrome de l’étudiant attardé

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CC- BY, Cindy Sherman Inspired Hipster par Annie Annie Pancake , via Flickr

C’est votre premier jour au boulot et on vous parle de hiérarchie plate, d’open space,  de corbeilles de fruits, de bières à volonté  et de Teamevents à gogo…. Pas de doute, vous êtes tombé dans une Startup typiquement berlinoise !  Jouez la assez décontract’ à la Steve Job ou à la Marc Zuckerberg pour survivre dans ce milieu hostile et oubliez le petit costume cravate et le tailleur, seulement de rigueur si vous êtes en contact direct avec le client. En bref : Ce n’est pas un concours de beauté, soyez juste à l’aise dans vos vêtements.

Le look sensass du startupeur berlinois

Parfait produit de la génération Y, il a entre 20 et 30 ans, les cheveux dans le vent, le casque de musique en permanance sur ses oreilles et l’espoir de réussir sa vie. Il roule à vélo matin et soir, carbure au club mate et reste un éternel étudiant avec ses jeans qui descendent trop bas et dont on voit la moitié du caleçon, ses vieilles baskets rapiécées et ses raybans qu’il porte même quand il pleut (bon, je grossis un peu le trait).  Dans un contexte de crise économique, il gagne peu d’argent, généralement moins qu’un SMIC francais, mais use à fond du système D : colocs, marchés aux puces, vélo comme moyen de locomotion, entraide, réalisation de projets personnels artistiques, etc.

C’est quand même un sacré choc culturel pour les petits frenchis qui ont déjà bossé en entreprise en France et où les codes vestimentaires sont un peu plus strictes. Ici, vous pouvez marcher pieds sales nus dans vos tongs, porter des shorts poom poom ou un sarouel africain sans que les autres ne vous dévisagent de la tête aux pieds avec dédain ou ne vous jugent parce que tout le monde s’en fou.

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