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Vis ma vie de rédactrice Web à Berlin

La rédactrice Web est un peu le « ghost writer » de la Toile. Bien assise confortablement derrière son écran, sirotant un petit café avec sa bouillotte sur les genoux et le casque de musique vissé sur les oreilles, elle écrit pour les autres, puis disparaît sans laisser aucune trace derrière elle. A Berlin, les start-up et entreprises dans le domaine du Webmarketing pulullent et recherchent de plus en plus de rédacteurs Web pour le SEO (Search Engine Optimization). Mais quelles en sont les spécificités exactement ? Lumières sur ce boulot un peu particulier…

rédacteur web

Flickr – Reese, Hacker par Donnie Ray Jones – CC-BY 2.0 Certains droits réservés

Les cinq commandements de la rédactrice Web :

Sur tous les sujets possibles et inimaginables, tu écriras

Des articles sur les couches lavables aux techniques d’imprimerie de cartes de visite, en passant par la consistance des pneus d’hiver, l’économie mondiale et la mode fashion dernier cri, tu auras un temps d’adaptation très court pour te plonger dans des univers aux antipodes les uns des autres. Tu écriras pour des blogs, des sites Web, des journaux, des magazines ou encore des boutiques en ligne. Il faut avouer que là où ça devient devient un peu « tricky », c’est lorsque le sujet donné ne fait vraiment pas partie de tes domaines de prédilection.

Dans le monde du Webmarketing, tu t’immergeras

Les termes barbares optimisation, référencement, search engine optimisation, community management, content, nofollow, dofollow, page rank, algorithme Google, panda update, visibilité et HTML n’auront plus de secret pour toi. Ces connaissances peuvent d’ailleurs bien t’aider dans la réalisation d’un site Internet personnel (ce qui fut mon cas) et feront de toi une véritable petite geekette.

Les souhaits du client, tu respecteras

Le client veut du storytelling, de la personnification, de la métaphore, de l’humour, il veut de la positivité, mais aussi de la publicité, de l’imagination, de l’information ou encore des faits d’actualité. A toi de t’adapter à chaque ligne éditoriale, qu’elle exige un ton neutre ou léger, familier ou soutenu, ce qui exige une sacrée gymnastique de l’esprit. La rédactrice Web n’écrit pas des romans littéraires ni des articles journalistiques, mais des textes précisément ciblés qui suivent un schéma structuré et prédéfini au préalable.

La fameuse « deadline », tu craindras

C’est une course contre le temps. Avec ton équipe, tu as une journée pour remplir tes objectifs, une semaine pour écrire et corriger 30 textes de 800, 500 ou 300 mots sur des sujets plus ou moins funky, un peu moins d’un mois pour traduire une centaine de textes… Ici, tu ne connais pas le syndrome de la page blanche et tes doigts survolent le clavier à la vitesse de l’éclair.

L’intérêt de l’autre, tu éveilleras

« Content is king » (le contenu est roi) est ta devise. J’estime personnellement qu’un bon texte attire l’œil du lecteur dès les premières lignes, il est simple à lire et surtout, il éveille ton propre intérêt lorsque tu l’écris. Si tu apprends toi-même quelque chose de nouveau lors de la rédaction de cet article, alors il y a de grandes chances que celui-ci intéresse également ton lecteur.

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Le salaire minimum pour les stagiaires à Berlin – un mythe qui devient réalité ?

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CC-BY – Berlin Summer Time par Alice Popkorn, via Flickr

A partir de janvier 2015, une nouvelle loi allemande rentrera en vigueur : celle-ci stipule noir sur blanc qu’un stagiaire pourra bénéficier d’un revenu minimum qui s’élévera à 8,50 euros brut de l’heure, ce qui ferait une moyenne de 1 390 euros brut par mois (en enlevant les charges : une moyenne de 900 – 1000 euros par mois). Entre ceux qui accumulent les stages sans embauche au bout et ceux qui vivent dans la précarité car ils ne perçoivent aucun salaire, c’est plutôt une bonne bonne nouvelle !

J’ai été stagiaire pendant 6 mois à mes débuts à Berlin et je percevais 420 euros à tout casser. J’entends encore la voix cynique de mon professeur à la sortie de ma soutenance de Master : „Mais vous savez, vous ne pouvez pas faire de stage toute votre vie, il va vous falloir trouver un VRAI boulot“. (Merci pour le conseil hyper motivant, Monsieur, comme si je ne le savais pas…). J’avançais alors cahin caha dans la vie professionnelle, je faisais mes 40 heures et mes heures sup’ pas payée tout en réalisant le travail d’un employé. Normal. Encore qu’à Berlin en 2011, les loyers n’étaient pas chers (environ 250 euros contre 400 aujourd’hui) et la vie était belle, je n’en garde pas un si mauvais souvenir.

Du willst kein Geld verdienen, mein Kind ? Du musst nach nach Berlin !

(Tu ne veux pas gagner ta vie ? Viens à Berlin mon enfant ! Sources : Michael Nast)

A Berlin, et notamment au sein des start-up et de toutes ces jeunes entreprises qui se développent dans la bien nommée „Silicon Allee“, la place du stagiaire est aussi importante que celle d’un employé, certains auraient même des posts à responsabilité. Or la fonction première d’un stage n’est elle pas justement l’apprentissage ? Il est d’ailleurs flagrant de voir la proportion de stagiaires au sein d’une boite peut facilement dépasser les 50 %. Sans eux, les entreprises ne seraient pas grand chose. Une chose est sûre : à Berlin, il y a des stages à la pelle, dans tout et dans n’importe quoi. La palme d’or revient notamment aux secteurs du web.

J’ai un peu pesé les pours et les contres de cette nouvelle loi. Bien sûr, il y a de quoi se réjouir et il s’agit d’une excellente initiative pour faire évoluer les conditions de travail. En soi, je trouve l’idée excellente et progessiste, mais il ne faut pas en omettre les effets secondaires. Les boites et start-up basées sur le profit trouveront toujours des failles pour ne pas avoir à payer le stagiaire au salaire minimum, c’est une quasi évidence.

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